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vendredi 30 août 2019

Friedrich List

Introduction

Depuis le milieu du 19ème siècle, Friedrich List (1789-1846) est généralement présenté comme un des plus ardents défenseurs du protectionnisme éducateur, Les manuels de la pensée économique ne font que rarement référence à l’œuvre de F.List, alors que son ouvrage principal, « le Système National d’Economie Politique », publié en 1841, comporte des ébauches théoriques extrêmement actuelles en matière de développement économique. C’est essentiellement à ce niveau que F.List nous intéresse.

L’œuvre de FList

Préoccupé par le retard de l’Allemagne par rapport à la G.B, F.List va analyser ce retard et chercher les meilleurs moyens (pol éco) pour dépasser ce dernier. C’est-à-dire: Déterminer le chemin que l’Allemagne va suivre pour arriver au stade de développement de la GB. Pour lui si la nation (Allemagne) suit les constructions de Smith et Ricardo, elle ne peut être que dépendante de la GB. Dans ce sens, il s’est livré à une révision des doctrines libérales de son époque (A Smith et D.Ricardo). Dans sa démonstration, il va essayer de construire son économie politique en opposant l’économie nationale à l’économie cosmopolite des classiques, et en se basant sur une analyse historique des phénomènes. Comme toute construction nouvelle, F. List va essayer de détruire les fondements des conceptions classiques et fonder les siennes sur de nouvelles bases et en tirer les enseignements qui s’imposent.


Les principaux apports théoriques de F. List

F List ne croit pas aux vertus du libre-échange, ou ce qu’il nomme la théorie « cosmopolite » des classiques (A. Smith et D.Ricardo), car pour lui, ces derniers nient complètement la situation inégale de développement qui existe entre les nations (Angleterre et Portugal) .Pour List, l’erreur (ou l’hypocrisie) des économistes classiques serait de faire croire que l’analyse des relations économiques internationales est comparable à l’analyse des échanges qui se font entre régions au sein d’un même pays (Seul Etat, et mêmes institutions). (Derrière leur universalisme se cache un certain nationalisme). Or les relations interétatiques ne sont pas nécessairement caractérisées par la paix et des institutions communes. Dans un monde non- coopératif, la guerre est toujours possible. Ainsi, un Etat qui dépend de l’étranger pour ses approvisionnements stratégiques (en biens manufacturés par exemple) se place dans une situation fort dangereuse (et à tout le moins de dépendance).

Remise en cause de la conception classique de la richesse et de l’individu

La conception abstraite de l’individu : List reproche aux classiques de fonder leur analyse sur une conception abstraite de l’individu (personne isolée qui n’appartient à aucune société). Ce type d’individu n’existe nulle part, car l’homme appartient toujours à une collectivité. Dès lors, il serait difficile de généraliser les enseignements tirés d’un individu à l’ensemble de la société. Ce qui est valable pour une personne n’est pas valable pour tous.
Il n’existe pas d’individu pour List, mais des individus appartenant à des civilisations différentes. La nation n’est pas la somme des individus. On ne peut pas faire l’économie politique pour un individu mais pour une nation. Dès lors il faut remplacer l’individu par la nation (la prise en compte de la nationalité).


La conception statique et limitée de la richesse

Pour List, la notion de richesse chez les classiques est très statique et limitée car elle est réduite aux biens matériels négligeant les biens immatériels (formation, savoir, institutions, etc). Statique dans la mesure où elle se limite aux biens existants et ne tient pas compte des potentialités. Pour lui ce n’est pas la richesse qui est intéressante mais comment cette richesse est obtenue. C’est donc la force de travail qui est intéressante. Ainsi, pour lui la richesse est un ensemble de forces productives
C’est pour ces raisons que List entend substituer sa théorie des forces productives à la théorie de la richesse et de la valeur.

La théorie des forces productives

Pour list, le pouvoir de créer la richesse est infiniment plus important que la richesse elle- même.List ne conteste pas l’idée que la richesse est le fruit du travail, mais il entend aller plus loin en se posant la question suivante: quelle est la cause du travail et quelle est celle de la paresse?

Les éléments constitutifs des forces productives

Pour List, la notion de forces productives est tous les éléments matériels et immatériels susceptibles de permettre ou d’accroitre la production. Ils peuvent être regroupés ainsi :
- Les ressources naturelles
- Les forces de travail
- Les forces intellectuelles
- Les forces sociales (lois, coutumes, institutions, etc)
- Les forces instrumentales
Les forces productives ne sont pas indépendantes mais interdépendantes entre elles. C’est donc une combinaison d’éléments qui contribuent à la création des richesses. Une telle donnée implique pour toute nation qui voudrait se développer d’associer les différentes forces productives. Pour List, la notion de division de travail développée par Smith est incomplète d’une part, car elle se limite à la fabrique alors qu’elle doit être étendue à l’ensemble de l’économie et d’autre part, parce qu’elle ne rend pas compte à elle seule du niveau de développement des forces productives. C’est pourquoi List se propose de généraliser la notion de division de travail à l’ensemble de l’économie et d’adjoindre à celle-ci la combinaison de ces forces productives. En dépit de cette combinaison d’éléments, F.List insiste sur le rôle stratégique de l’industrie car c’est elle qui permet d’élever la productivité générale du travail: l’élévation du niveau culturel et scientifique de la population, elle produit les machines (augmentation de la productivité), moyens de transport (réduction de l’étroitesse du marché).

à suivre


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